L'AIIC Salle des nouvelles

Les gouvernements doivent travailler ensemble pour lutter contre l’épuisement professionnel des infirmières et infirmiers, affirment l’AIIC et la FCSII.

  
https://www.cna-aiic.ca/en/blogs/cn-content/2022/01/20/governments-must-work-together-to-combat-nurse-bur

20 janvier 2022 — Depuis 22 mois, le personnel infirmier et autres travailleurs de la santé portent l’énorme fardeau de la pandémie. Ils sont épuisés, démoralisés et n’ont presque plus rien à donner.

L’émergence du très transmissible variant Omicron, qui alimente la cinquième vague de cette pandémie, inquiète grandement la Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers (FCSII) et l’Association des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC) en raison de l’état de la main-d’œuvre en santé au Canada. Pendant des mois, nous avons sonné l’alarme pour dire que notre système de soins de santé est sur le point de s’effondrer, et ce nouveau variant pourrait être la goutte qui fait tout déborder.

Même avant la COVID-19, les travailleurs de la santé du Canada subissaient un stress énorme en raison des charges de travail excessives et des pénuries de personnel. Maintenant, la pandémie a non seulement augmenté leur charge de travail mais a aussi accentué de façon significative les inquiétudes par rapport à la sécurité physique et aux dilemmes éthiques qui ont, comme on pouvait s’y attendre, mené le personnel infirmier à signaler une détérioration de leur santé mentale et des taux élevés de burn-out. Les taux d’anxiété et de dépression chez le personnel infirmier ont augmenté de 40 % pendant la pandémie, et nous pouvons faire l’hypothèse que les taux exponentiels du variant Omicron ces dernières semaines ne feront qu’amplifier la tendance.

Selon des études préliminaires, un tiers des infirmières et des infirmiers ont pensé quitter leur établissement de soins de santé ou même à quitter la profession. Les pénuries de personnel en soins critiques ont été exacerbées davantage par le grand nombre de travailleurs de la santé incapables de travailler en raison des exigences d’isolement.

Cela a forcer de nombreux hôpitaux au Canada à fermer des lits et à réduire les services d’urgence, ce qui affecte directement les personnes en quête de soins. Les patients doivent parcourir de plus longues distances pour avoir accès aux services nécessaires, et les chirurgies si longtemps attendues sont de nouveau reportées.

Pour ces hôpitaux, les pénuries criantes de personnel rendent difficile de respecter les normes de soins en raison des ratios patients-infirmière qui augmentent et du redéploiement du personnel. Dans plusieurs secteurs, une seule infirmière doit s’occuper de patients multiples et cela se traduit en risque élevé à la sécurité des patients.

La main-d’œuvre infirmière au Canada mérite mieux que cela. Nous ne pouvons pas avoir un système de soins de santé bien performant sans main-d’œuvre en santé. Comment les décideurs peuvent-ils aider?

Les gouvernements doivent collaborer comme une fédération en crise afin de négocier immédiatement des stratégies innovantes qui comprennent des incitatifs financiers, incluant des primes salariales et pour le maintien en poste afin d’encourager les infirmières d’expérience à demeurer au travail, ainsi que des programmes d’exonération du remboursement du prêt étudiant pour offrir un soutien aux nouvelles et nouveaux diplômés. Les infirmières et les infirmiers méritent aussi des conditions de travail qui assurent leur sécurité, et cela devrait comprendre le déploiement immédiat de ressources en santé mentale pour ceux et celles aux premières lignes, ainsi que des efforts supplémentaires pour assurer des ratios sécuritaires patients-infirmière. À l’échelle nationale, il faut élaborer des stratégies en matière de main-d’œuvre en santé afin de guider le recrutement et le maintien en poste du personnel infirmier grâce à de meilleures données et aux pratiques exemplaires.

Le système de soins de santé du Canada n’a jamais été mis à l’épreuve à un tel point. Si nous n’agissons pas maintenant, nous risquons de pousser la main-d’œuvre en santé au-delà de son point de rupture. Sans les travailleurs de la santé, il ne peut y avoir de soins de santé.

Linda Silas, B.Sc.inf., IA
Présidente, Fédération canadienne des syndicats d’infirmières et infirmiers

Tim Guest, M.B.A., B.Sc.inf., IA
Président, Association des infirmières et infirmiers du Canada

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